Plan Ecophyto : Des nichoirs à mésanges contre la Processionnaire du pin.

Rédigé par Pierre - - Aucun commentaire
Des nichoirs à mésanges contre la Processionnaire du pin ! La rigole de la plaine est menacée par une espèce dite « proliférante » : la Processionnaire du pin (Thaumetopoea pityocampa). Cette situation est particulièrement prégnante sur le tronçon airouxois, infesté car présentant de nombreux secteurs bordés de résineux. Cette espèce initialement méditerranéenne est en pleine expansion, profitant sans doute du réchauffement climatique. Particulièrement doux, l'hiver 2015-2016 a de plus favorisé une explosion précoce et inédite de la Processionnaire. Or, parallèlement à son caractère toujours plus envahissant, aux dégâts qu'elle occasionne aux pins dont elle se nourrit et donc au paysage même de la rigole, cette dernière présente un réel danger pour les promeneurs et leurs animaux de compagnie : les poils urticants de la chenille provoquent allergies, troubles oculaires ou respiratoires, nécrose de la langue pour les chiens...
Cette menace est peu compatible avec le lieu de détente fréquenté et apprécié que constitue la rigole, classée au Patrimoine mondial de l'Unesco et empruntée par le GR 653 (un des itinéraires du sentier de Saint-Jacques-de-Compostelle).
Avec l'accord de Voies navigables de France et l'appui d'Ecodiv, la mairie d'Airoux a alors initié un programme d'installation de 30 nichoirs à mésanges (prédateurs avérés de la chenille processionnaire du pin) et de 20 pièges à phéromones (pour piéger les papillons mâles adultes de la Processionnaire du pin) le long de la rigole, plutôt que de recourir aux insecticides classiques de la famille des Benzoylurées et des Pyréthrinoïdes. Les nichoirs ont été décorés par les enfants de l'école de l'Auta.
Dans le cadre du plan Ecophyto, David Richin, médiateur scientifique de l'association Ecodiv, est ensuite intervenu sur 9 journées dans les écoles d'Airoux-Montferrand, de Saint-Paulet, des Cassès, de Souilhanels et de Soupex afin de présenter un diaporama, des exemples de nichoirs installés, des bocaux contenant des chrysalides et papillons adultes, ainsi que des figurines représentant les différentes mésanges que l'on peut croiser sur la rigole, et d'autres oiseaux prédateurs de la chenille processionnaire du pin. Son intervention s'est adaptée à l'âge des enfants, qui allait des très petites sections au CM2.
Les enseignantes ont bien sûr favorisé les échanges durant l'intervention... même si les enfants posaient beaucoup de questions d'eux-mêmes ! Ils ont également livré de nombreuses anecdotes sur leur « vécu » vis-à-vis de la chenille processionnaire. Un exemple savoureux : une petite fille répondant « grâce au wifi » à la question « à votre avis, comment les papillons mâles et femelles se reconnaissent-ils dans le noir ? ». Une réponse qui a d'ailleurs permis d'évoquer, de façon simplifiée bien sûr, l'écholocation (principe repris par le sonar) chez les chauves-souris...
Enfin, l'association Ecodiv a réalisé un court-métrage qui a notamment été transmis aux écoles concernées. Celui-ci montre comment des actions écoresponsables, basées sur la connaissance du cycle de vie de la Processionnaire du pin, peuvent être privilégiées pour lutter contre cette espèce.
Film : Un exemple de lutte alternative contre la chenille processionnaire du pin copier dans votre navigateur ce lien : https://www.dailymotion.com/embed/video/x5jrvzc